4.
Il recommença son petit train-train mais cette fois ci, ce fut pour m’emmener à sa voiture. Elle était bleue claire, américaine, décapotable. Des sièges en cuire, un volant fin en cuire. Avec la chaleur qu’il faisait, Damon l’avait laissée ouverte. Elle était super. Je montais dedans au siège passager et il alla s’installer au volant.- Alors, où est ce que je vous emmène ?
- Chez moi.
Je rigolais toute seule de ma connerie et lui souriait en le regardant.
- Non, je déconne. La 21ème. Vous savez où c’est ?
- Heu… non.
Je faillis éclater de rire mais je me retins.
- Vous voyez votre disco ? Bon, en même temps si vous ne savez pas où elle est… Et bien en sortant, vous prenez à gauche, vous restez sur la route pendant sept minutes. Après vous allez arriver à un rond point, vous prendrez la deuxième à droite.
Il avait démarré la voiture et attendait que j’aie fini de lui expliquer pour avancer.
- Vous continuez tout droit – en même temps il n’y a qu’une route – pendant cinq minutes après vous tournez à droite boulevard des capucins, 21ème rue, immeuble dix sept, première étage et porte sept. Et là, ba on est arrivés.
- Ok. En route !
Je me demandais pourquoi je lui avais donné autant d’instructions : l’étage et l’appart. Parce que s’il lui prenait l’envie de passer me voir, il pourrait venir à l’improviste et je ne sais pas si j’apprécierais. Mais trop tard, c’était fait, je ne pouvais plus revenir en arrière.
- Au fait, j’adore votre voiture.
- Merci. Vous vous y connaissez ?
- Absolument pas. Tout ce qui m’importe c’est 1) la beauté, 2) la vitesse et 3) le bruit. Encore un trois.
- Encore un trois ?
- J’ai horreur de ce chiffre. Tout ce qui est en rapport avec lui d’ailleurs. Ses multiples, sauf le vingt et un. Le six, le neuf, etcetera. J’en ai tous horreur.
- Pourquoi ?
- Aucune idée, depuis toujours c’est comme ça.
- Et vos favoris alors ?
- Cinq, sept, deux et vingt et un.
- Sept c’est égale à quatre plus trois.
- Cinq et deux.
- Vous avez raison.
- Et vous ?
- Je n’en ai pas. Ni d’un côté, ni de l’autre.
- Ok. Bref, à combien elle va ?
- Deux cent cinquante.
« Merde ! pensais-je. Pas le temps d’aller faire un tour. » Mon téléphone sonna.
- Purée ! Allo ?
- Coucou Juju !
- Salut.
- Tu es chez toi ?
- Ba non.
- Mais tu es en voiture ?
- Je n’allais pas rentrée à pieds ! Oui je suis en voiture, ça s’entend tant que ça ?
- Dans une décapotable ?
- Non il y a juste les vitres ouvertes car il fait plus de cinquante degrés et je suis dans un taxi.
- Tu te fou de moi ou c’est vraiment vrai ?
- C’est vraiment vrai. Et viens avec cinq minutes de retard.
- Pourquoi ?
- Je ne serais pas arrivée.
- Ok. Et… vais… de…
- Je t’entends très mal, je raccroche, a toute à l’heure. Ho, qu’elle me soule quand elle s’y met, dis-je en refourrant mon portable dans ma poche. De quoi on parlait déjà ? demandais-je à Damon.
- De ma voiture.
- Ha, oui voila, mais, je ne sais plus ce que je voulais dire.
- Je ne pourrais pas vous aider.
- Sans blague ! dis-je avec ironie. Bon, bien puisque c’est comme ça, parce que je suis sur que ça ne va pas me revenir, je vais continuer à vous parler de moi. Comme cela, vous me connaîtrez encore mieux.
- J’aimerais bien en entendre plus, oui.
- Déjà, je ne vois même pas pourquoi je vous raconte tous ça, car je suis plutôt du genre à prendre mes jambes à mon cou en face d’un mec et qui plus est, surtout s’il me plait.
- Je vous plais ?
Je continuais mon monologue sans faire attention à sa remarque.
- C’est que je dois être vraiment stressée à mort, pour ne pas arrêter de parler, parce que ça aussi ce n’est pas mon genre, je suis plutôt très timide normalement. Sinon j’ai horreur d’attendre, moi et la patience ça à toujours fait dix mille. J’ai aussi horreur des araignées, ce n’est pas que je ne les aime pas c’est qu’elle me fon très, très peur, même les plus petites. Mes animaux préférés se sont les chevaux, j’ai d’ailleurs toujours rêvé d’en avoir un minimum. J’aime tous les animaux sauf les limaces et les vers de terre et les pinces-oreille. Comme métier, je veux travailler dans un refuge pour animaux sauvages, et si je ne peux pas, je resterais dans le domaine des animaux. Je ne fais pour les chevaux parce que ce n’est pas assez mixte et il n’y en a pas des tonnes de métiers et que je suis beaucoup trop sensible. J’ai un chat et je vais acheter un chie mais je ne sais pas encore quelle race. J’ai déjà eu cinq chats et quatre chiens, d’ailleurs mon dernier – Milou – est chez mon père – il est a moi et mes sœurs. Je sui végétarienne, parce que ça me rendais malade de voir des animaux dans mon assiette, mon père ne voulait pas mais je lui ai dis que ce n’était pas à lui de savoir si je voulais être mal toute ma vie a force de manger des pauvre bêtes. Bref.
« Avec Jessica on a prévu de partir aux états unis dans deux semaines et revenir début septembre. Mais avec mon anglais déplorable je ne sais pas comment je vais faire.
« A quatorze ans, le douze janvier 2013, je m’étais fait une couleur, celle que j’ai là, qui est de la même couleur que quand j’étais gamine. Je l’ai fait parce que je trouvais que mes cheveux viraient vraiment trop au blond foncé. Ils se sont mis à foncer dès la première fois que mes parents m’avaient coupé les cheveux. Bref, ça me soulais.
- La deuxième à droite ? me demanda-t-il d’un ton vérificatif.
- Oui ! lui répondis-je d’un ton sec.
- Ok.
Je m’arrêtais de piailler et le regardais choquée par mes propres paroles.
- Vous devez me prendre pour une folle ?
- Pourquoi ?
« Ce mot la, vous devez l’aimer ! » pensais-je.
- Ba... mon comportement Pour commencer, je ne sais plus ce que je voulais dire puis je vous dis que je vais vous parler de moi sur un ton quasi agressif et je fini par tout vous balancer à la figure comme si vous m’aviez agressé. Vous ne trouvez pas ça glauque ? Je ne me reconnais même pas dans ce que je dis ! Je suis complètement débranchée !
- Vous n’êtes peut-être pas remise de votre soirée d’hier, hasarda-t-il.
- Oui, peut-être. Mais ce n’est pas une raison.
Je me ré-affalais contre le dossier.
- Ou je deviens folle…
- Je vais aussi vous en dire plus sur moi, comme ça, on en sera au même point.
- Hmm.
- Moi je suis du genre à prendre les devants, je ne laisse pas la vie me passer sous le nez, je la croque à pleine dent ! Je ne laisse pas non plus les gens qui me plaisent me passer entre les mains. Je ne m’apitoie pas sur mon sort…
- Moi non plus ! le coupais-je.
- Je n’aurais jamais osé dire cela et je n’ai rien dit de tel.
- Désolé.
- Je ne suis que très rarement stressé. Je ne suis pas timide. Je joue du piano de temps en temps.
- Sérieux ? Je ne vous vois pas derrière un clavier. Sans vouloir vexer.
- Cela ne me vexe point. Mais oui c’est la vérité. Je suis très patient, mais il y a des limites. Quoique dans certains cas, je ne le suis pas du tout.
« J’aime tous les animaux sans plus. Aucun ne m’effraie et je n’en déteste aucun. Mon seul favori est le corbeau. Quand j’étais gosse j’avais un chat mais malheureusement il n’est plus de ce monde. Il s’appelait Darwin.
- Drôle de nom.
- Je sais mais à l’époque ce prénom me plaisait. J’ai toujours voulu diriger une boite et je suis arrivé à mes fins. Mon signe astrologique c’est sagittaire.
- Moi c’est scorpion.
- On est arrivés, immeuble dix sept.
- Merci. Et encore désolé.
- De rien. Et ce n’est rien ne vous faite pas de soucis.
Je pris mon sac et ne remarquais pas qu’il avait fait le tour de la voiture pour m’ouvrir la portière. Il attendit que mette les deux pieds à terre pour me tendre la main. Je le lui prix et il referma la portière. Puis il me regarda et me demanda :
- Puis-je vous accompagner ?
- Heu… ouai, si vous voulez.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire