vendredi 19 juillet 2013

4. 

     Il recommença son petit train-train mais cette fois ci, ce fut pour m’emmener à sa voiture. Elle était bleue claire, américaine, décapotable. Des sièges en cuire, un volant fin en cuire. Avec la chaleur qu’il faisait, Damon l’avait laissée ouverte. Elle était super. Je montais dedans au siège passager et il alla s’installer au volant. 
-  Alors, où est ce que je vous emmène ?
-  Chez moi. 
     Je rigolais toute seule de ma connerie et lui souriait en le regardant. 
-  Non, je déconne. La 21èmeVous savez où c’est ?
-  Heu… non. 
     Je faillis éclater de rire mais je me retins. 
-  Vous voyez votre disco ? Bon, en même temps si vous ne savez pas où elle est… Et bien en sortant, vous prenez à gauche, vous restez sur la route pendant sept minutes. Après vous allez arriver à un rond point, vous prendrez la deuxième à droite. 
     Il avait démarré la voiture et attendait que j’aie fini de lui expliquer pour avancer. 
-  Vous continuez tout droit – en même temps il n’y a qu’une route – pendant cinq minutes après vous tournez à droite boulevard des capucins, 21ème rue, immeuble dix sept, première étage et porte sept. Et là, ba on est arrivés.
-  Ok. En route ! 
     Je me demandais pourquoi je lui avais donné autant d’instructions : l’étage et l’appart. Parce que s’il lui prenait l’envie de passer me voir, il pourrait venir à l’improviste et je ne sais pas si j’apprécierais. Mais trop tard, c’était fait, je ne pouvais plus revenir en arrière.
-  Au fait, j’adore votre voiture.
-  Merci. Vous vous y connaissez ?
-  Absolument pas. Tout ce qui m’importe c’est 1) la beauté, 2) la vitesse et 3) le bruit. Encore un trois.
-  Encore un trois ?
-  J’ai horreur de ce chiffre. Tout ce qui est en rapport avec lui d’ailleurs. Ses multiples, sauf le vingt et un. Le six, le neuf, etcetera. J’en ai tous horreur.
-  Pourquoi ?
-  Aucune idée, depuis toujours c’est comme ça.
-  Et vos favoris alors ?
-  Cinq, sept, deux et vingt et un
-  Sept c’est égale à quatre plus trois.
-  Cinq et deux.
-  Vous avez raison.
-  Et vous ?
-  Je n’en ai pas. Ni d’un côté, ni de l’autre. 
-  Ok. Bref, à combien elle va ?
-  Deux cent cinquante.
     « Merde ! pensais-je. Pas le temps d’aller faire un tour. » Mon téléphone sonna.
-  Purée ! Allo ?
-  Coucou Juju !
-  Salut.
-  Tu es chez toi ?
-  Ba non.
-  Mais tu es en voiture ?
-  Je n’allais pas rentrée à pieds ! Oui je suis en voiture, ça s’entend tant que ça ?
-  Dans une décapotable ?
-  Non il y a juste les vitres ouvertes car il fait plus de cinquante degrés et je suis dans un taxi.
-  Tu te fou de moi ou c’est vraiment vrai ?
-  C’est vraiment vrai. Et viens avec cinq minutes de retard.
-  Pourquoi ?
-  Je ne serais pas arrivée.
-  Ok. Et… vais… de…
-  Je t’entends très mal, je raccroche, a toute à l’heure. Ho, qu’elle me soule quand elle s’y met, dis-je en refourrant mon portable dans ma poche. De quoi on parlait déjà ? demandais-je à Damon.
-  De ma voiture.
-  Ha, oui voila, mais, je ne sais plus ce que je voulais dire.
-  Je ne pourrais pas vous aider.
-  Sans blague ! dis-je avec ironie. Bon, bien puisque c’est comme ça, parce que je suis sur que ça ne va pas me revenir, je vais continuer à vous parler de moi. Comme cela, vous me connaîtrez encore mieux.
-  J’aimerais bien en entendre plus, oui.
-  Déjà, je ne vois même pas pourquoi je vous raconte tous ça, car je suis plutôt du genre à prendre mes jambes à mon cou en face d’un mec et qui plus est, surtout s’il me plait.
-  Je vous plais ? 
     Je continuais mon monologue sans faire attention à sa remarque. 
-  C’est que je dois être vraiment stressée à mort, pour ne pas arrêter de parler, parce que ça aussi ce n’est pas mon genre, je suis plutôt très timide normalement. Sinon j’ai horreur d’attendre, moi et la patience ça à toujours fait dix mille. J’ai aussi horreur des araignées, ce n’est pas que je ne les aime pas c’est qu’elle me fon très, très peur, même les plus petites. Mes animaux préférés se sont les chevaux, j’ai d’ailleurs toujours rêvé d’en avoir un minimum. J’aime tous les animaux sauf les limaces et les vers de terre et les pinces-oreille. Comme métier, je veux travailler dans un refuge pour animaux sauvages, et si je ne peux pas, je resterais dans le domaine des animaux. Je ne fais pour les chevaux parce que ce n’est pas assez mixte et il n’y en a pas des tonnes de métiers et que je suis beaucoup trop sensible. J’ai un chat et je vais acheter un chie mais je ne sais pas encore quelle race. J’ai déjà eu cinq chats et quatre chiens, d’ailleurs mon dernier – Milou – est chez mon père – il est a moi et mes sœurs. Je sui végétarienne, parce que ça me rendais malade de voir des animaux dans mon assiette, mon père ne voulait pas mais je lui ai dis que ce n’était pas à lui de savoir si je voulais être  mal toute ma vie a force de manger des pauvre bêtes. Bref. 
« Avec Jessica on a prévu de partir aux états unis dans deux semaines et revenir début septembre. Mais avec mon anglais déplorable je ne sais pas comment je vais faire. 
« A quatorze ans, le douze janvier 2013, je m’étais fait une couleur, celle que j’ai là, qui est de la même couleur que quand j’étais gamine. Je l’ai fait parce que je trouvais que mes cheveux viraient vraiment trop au blond foncé. Ils se sont mis à foncer dès la première fois que mes parents m’avaient coupé les cheveux. Bref, ça me soulais. 
-  La deuxième à droite ? me demanda-t-il d’un ton vérificatif.
-  Oui ! lui répondis-je d’un ton sec.
-  Ok. 
     Je m’arrêtais de piailler et le regardais choquée par mes propres paroles. 
-  Vous devez me prendre pour une folle ? 
-  Pourquoi ?
«  Ce mot la, vous devez l’aimer ! » pensais-je. 
-  Ba... mon comportement Pour commencer, je ne sais plus ce que je voulais dire puis je vous dis que je vais vous parler de moi sur un ton quasi agressif et je fini par tout vous balancer à la figure comme si vous m’aviez agressé. Vous ne trouvez pas ça glauque ? Je ne me reconnais même pas dans ce que je dis ! Je suis complètement débranchée !
-  Vous n’êtes peut-être pas remise de votre soirée d’hier, hasarda-t-il.
-  Oui, peut-être. Mais ce n’est pas une raison. 
     Je me ré-affalais contre le dossier.
-  Ou je deviens folle…
-  Je vais aussi vous en dire plus sur moi, comme ça, on en sera au même point.
-  Hmm.
-  Moi je suis du genre à prendre les devants, je ne laisse pas la vie me passer sous le nez, je la croque à pleine dent ! Je ne laisse pas non plus les gens qui me plaisent me passer entre les mains. Je ne m’apitoie pas sur mon sort… 
-  Moi non plus ! le coupais-je.
-  Je n’aurais jamais osé dire cela et je n’ai rien dit de tel. 
-  Désolé.
-  Je ne suis que très rarement stressé. Je ne suis pas timide. Je joue du piano de temps en temps. 
-  Sérieux ? Je ne vous vois pas derrière un clavier. Sans vouloir vexer.
-  Cela ne me vexe point. Mais oui c’est la vérité. Je suis très patient, mais il y a des limites. Quoique dans certains cas, je ne le suis pas du tout. 
« J’aime tous les animaux sans plus. Aucun ne m’effraie et je n’en déteste aucun. Mon seul favori est le corbeau. Quand j’étais gosse j’avais un chat mais malheureusement il n’est plus de ce monde. Il s’appelait Darwin.
-  Drôle de nom.
-  Je sais mais à l’époque ce prénom me plaisait. J’ai toujours voulu diriger une boite et je suis arrivé à mes fins. Mon signe astrologique c’est sagittaire.
-  Moi c’est scorpion.
-  On est arrivés, immeuble dix sept.
-  Merci. Et encore désolé.
-  De rien. Et ce n’est rien ne vous faite pas de soucis. 
     Je pris mon sac et ne remarquais pas qu’il avait fait le tour de la voiture pour m’ouvrir la portière. Il attendit que mette les deux pieds à terre pour me tendre la main. Je le lui prix et il referma la portière. Puis il me regarda et me demanda : 
-  Puis-je vous accompagner ? 
-  Heu… ouai, si vous voulez. 

mercredi 17 juillet 2013

3. 

     Je revenais vers Damon. 
-  Désolé.
Il n’y a pas de quoi. Ce n’est rien. La même chose pour la Demoiselle ! lança-t-il au serveur. Vous vouliez qu’on apprenne à ce connaitre hier soir, toujours d’accore ? me demanda-t-il.
Oui. Vous êtes sur qu’on ne sait jamais vu ? J’ai vraiment l’impression qu’on se connait. Ou que je vous est déjà vu quelque part. 
     Il fit une tête bizarre mais je ne m’attardais pas plus dessus. 
-  Avant-hier soir, jamais.
Bon, ba je dois confondre. Alors, qui commence ?
Je me lance. Je m’appel Damon Salvatore, mais cela vous e saviez déjà, j’ai vingt quatre ans, je suis né en Louisiane.
-  En Louisiane ? L’Amérique ?
-  Oui.
Vous venez faire quoi ici ?
-  Changer d’air.
-  Ah, dac’. Mais comment ça ce fait que vous parliez si bien le français ?
Ça fait assez longtemps que je suis ici en fait. Et j’ai fait de longues études.
-  Ah, d’accore. Bien, moi, même avec de longues études, je suis, toujours aussi nul en anglais et j’y comprendrais toujours rien.
Je pourrais vous donner des cours ?
Je ne pense pas que ça va fonctionner, mais pourquoi pas. 
     Il sourit. 
-  Je suis arrivé ici à peu près quand j’avais dix-sept ans. Je suis propriétaire de trois discothèques et directeur de deux d’entre elles.
Ça, je le savais déjà. Et du côté famille ?
Mes parents son mort quand j’étais jeune.
Ha merde ! Vraiment désolée !
-  Ce n’est pas de votre faute. 
     Apparemment, je l’avais dis comme si c’étais moi qui les avais tués, malgré que j’avais fait un effort surhumain pour ne pas éclater de rire. 
Et oui je sais, c’est cruel. Mais voyez-vous quand une personne meurt, ça me fait ni chaud ni froid. Tout ce que ça me fait c’est que j’éclate de rire. Pas un rire nerveux comme peuvent le penser certains, non vraiment, je ris. Ou alors je n’ai aucune réaction. Même si c’est de la famille de mes amies. J’en viens à me demander quelle réaction j’aurais quand un membre de ma famille va décéder. 
     Pour ne pas rester sur ce sujet, non que ça me dérange, je changeais. 
-  Votre couleur préféré ?
Noir et rouge.
-  Ça ne m’étonne pas. 
     Il me regardait l’air de dire : « continuez » 
-  Vous êtes habillé de noir de la tête au pied, donc cela m’a parus logique. Même que tout le monde n’est pas comme ça.
En effet.
Elle est énorme votre bague.
-  C’est un bijou de famille. Je ne la quitte jamais.
Ha.
Et vous ?
-  Moi… Que dire ? Merci, dis-je au serveur qui venait seulement de m’apporter ma boisson.
-  Je payerai  plus tard, lui dit Damon.
-  Vous ne croyez pas que j’ai assez bus hier soir ?
Ce n’est pas de l’alcool.
Si vous le dites, dis-je en buvant une gorgée. C’est quoi ?
Cocktail fruits exotiques.
J’adore !
Merci. 
-  Pourquoi ? Ca vient de vous ?
Oui.
Je suis déjà allée dans un endroit où rien ne vous appartient ? 
-  Oui. Votre appartement. 
          Nous pouffâmes de rire et je sentis la bonne humeur m’envahir et mon stress disparaître. 

-  Bon donc j’y vais, repris-je, alors : ça fait quatre mois que je suis partis de chez mon père ma mère je ne lui parle plus depuis que j’ai onze ans et demi. 

-  Pourquoi ? 
-  Je n’ai pas vraiment envie d’en parler. Si ça ne vous dérange pas. 
-  Il n’y a pas de mal. 
     Je lui souris bêtement sans même savoir pourquoi. Peut-être son attitude envers moi. 
-  J’ai deux sœurs : une garce – désolé pour le mot, mais là, je suis polie. Et ma grande sœur, elle, elle est… ba, elle quoi ! Elle s’appelle Gwénaëlle et l’autre c’est Edwige.
-  Harry Potter ? 

     J’eu un petit rire. 
-  Non, sans le « h ». Sinon j’ai dix-sept ans, toujours célibataire. Et bientôt dix huit. Ans. Dans quatre mois.
-  Pourquoi dites vous que votre sœur est une garce ?
-  Edwige ? Ça se voit que vous ne l’avez jamais rencontré.
-  A ce point ?
-  Oui. Vous voulez vraiment que je vous explique ?
-  Je vous écoute.
-  Elle se prend pour le centre du monde. Croit tout posséder. Chiale pour rien. C’est une… non rien. Pique des caprices pour que dalle, insulte tout le monde, ce croit sur le pied d’estrade, etc. Bref, vous n’avez pas besoin de plus pour comprendre ? C’est surtout que je n’avais pas vraiment envie d’en parler non plus.
-  Je comprends. 
     J’avais l’impression de l’avoir blessé. 
-  Désolé, je ne doit pas être remise de ma soirée, je suis un peu à cran dans ces cas là sur certains sujets.
-  Je comprends.
-  Pourtant, il n’y a rien à comprendre.
-  Vous en faites pas.
-  Bon, ba je reprends alors. J’aime le maquillage, les fringue –j’en ai au moins tente mille tenues. Et surtout, j’adore les chaussures, en particulier les chaussures à talons hauts. Si je le pouvais, je dévaliserais toutes les boutiques de shoes.
-  J’avais bien cru pouvoir remarquer que vous aimez les talons hauts. Vous devez en avoir beaucoup ?
-  Un bon nombre oui. Bon, quoi d’autre sinon ? Ma meilleure amie c’est Jessica. Ma couleur préféré c’est le noir, noir corbeau, noir pur. Après ce place le rouge, rouge sang, rouge flash et en même temps fluide. Vous voyez à peu près ?
-  Oui.
-  Et en seconde deuxième position, le bleu, bleu lapis-lazuli, bleu azur, bleu comme la nuit, bleu comme vos yeux, comme les miens.
-  Très magnifique en passant.
-  Merci, dit en rougissant. Les vôtres aussi sont magnifique.
-  Merci.
-  En fait le noir n’est pas vraiment une couleur ? On m’a toujours dit que c’était l’absence de couleur et le blanc toutes mélangées. Et personnellement je n’ai jamais réussi à faire du blanc avec toutes les couleurs mélangées. Mais si le noir n’est pas une couleur, c’est quoi alors ? Parce qu’à l’absence de couleur, je n’y crois pas trop. C’est bien quelque chose, ce n’est pas du… rien, on y voit bien, ce n’est pas… de l’air par exemple. Donc pourquoi dit-on que ce n’est pas une couleur ? 
     Il me regardait d’un air… indescriptible. Un mélange de « rien y comprendre », un air interloqué et en même temps, une touche de… je ne sais pas. Vraiment indescriptible. 
-  Je dois vous embêter avec toutes mes questions ? Mais je me les toujours posé et on m’a toujours répondu la même chose : « ce n’est pas une couleur mais l’absence de couleur ». Alors je me suis dis que vous saviez peut-être.
-  Non vous ne m’embêtez pas du tout. Et pour répondre à votre question, je n’en ai pas la moindre idée.
-  Tan pi. Ha oui, j’adore les belles bagnoles aussi.
-  De quel genre ?
-  Voitures de sport, rallye, Lamborghini, Ferrari, les voitures qui ont de belle courbes, une silhouette raffinée, tout ce qui est très bien ciselé, sophistiqué, les plus chères et surtout les voitures très rapides. J’aime bien les américaine aussi. Vous avez quoi comme voiture ?
-  Américaine.
-  Ha ba pas étonnant, je me serrais doutée. Vous me la montrerez ?
-  Si vous voulez. 
     Cela faisait plus de deux heures que nous discutions de tout et n’importe quoi en plein cagnard et mes yeux commençaient vraiment à me chauffer malgré mes lunettes de soleil. 
-  Excusez moi, l’interrompis-je en pleine phrase, mais est ce qu’on pourrait aller à l’ombre ou à l’intérieur s’il fait frais. J’ai vraiment un mal de chien aux yeux et j’ai aussi très chaud, mais ça, c’est moins grave.
-  Bien sur. Je pense qu’il serait plus judicieux d’aller à l’intérieur, il fait frais. 
     Damon se leva, prit sa veste et la mis sur son bras gauche puis de l’autre me tendis la main fidèle à lui même. Il me regarda, je regardais sa main puis relevais la tête vers les lunettes qui cachaient ses beaux yeux. Je ramassais mon sac et lui pris la main qu’il me tendait avec un grand sourire et rouge comme une tomate. 
-  Si ma Demoiselle veut bien me suivre. 
     Je le suivis donc dans le bar qui était bien plus spacieux que je ne l’aurais crus. Sa fraicheur me fit néanmoins un bien fou. Il m’emmena à l’intérieur dans un endroit plutôt… intime, si je peux dire. La pièce était assez sombre et lumineuse à la fois. Elle n’était éclairée que par des petites lampes accrochées aux murs étalées un peu de partout. Les tables étaient petites et carrées collées contre les murs, noires ; où de petits bancs cuivrés rouge étaient installé autours sur deux côtés. Sur celles-ci étaient entreposé de petites bougies blanches. Il y avait très peu de monde, si ce n’est pour ne pas dire personne. Damon m’invita à une table et alla commander quelque chose à boire. Quand il revint avec les deux verres, il me donna le mien, s’assis et enleva ses lunettes, puis me contempla.
Au bout de deux minutes environ, je remarquais que je n’avais toujours pas quitté mes lunettes. Je les retirais donc.

Et ne tenant plus à ce silence j’engageais la conversation. Certes, d’une manière inattendue, mais quand même. 
-  C’est très gênant.
-  De vous regarder ?
-  Le truc, c’est que vous ne me lâchez pas du regard et…
-  Vous n’aimez pas.
-  En gros oui. Pas vraiment, c’est surtout que c’est gênant, zarbie. Je ne sais pas comment vous expliquer, mais voilà quoi.
-  Sa va mieux vos yeux ? changea-t-il de sujet.
-  Bof, pas vraiment encore, mais peu, vraiment beaucoup. Désolé ce n’est pas bien français ce que je dis, mais j’ai des expressions à moi, faut pas se poser de question.
-  Si, si, je comprends. Vos yeux sont fragiles. Avez-vous souvent mal comme ça ?
-  Heu… ouais. J’ai mal quand il y a du soleil, mais d’une certaine façon. Après quand on allume des lumières sans prévenir et que je suis là, ou même quand on me prévient j’ai mal. Ou alors quand j’étais dans le noir. Ou même dans ce que mon père appel du noir.
-  C'est-à-dire ?
-  Comment vous dire cela ? Par exemple, quand il pleut et qu’il n’y a pas un brin de soleil, et que le ciel est noir de nuages, et bien vous voyez il ferait jour comme aujourd'hui, bien pour lui on n’y voit rien (quand on est à l’intérieur). Ou alors il fait sombre, c’est du n’importe quoi !
-  A ce point ?
-  Absolument. Voir ci ce n’est pas pire. Bon, peut-être que j’ai un peu exagérée sur le « il ferait jour comme aujourd'hui » mais bon. Quoique pour moi il n’y a pas vraiment de différence. Mais pour le reste de monde… Bref, sinon quand je regarde trop longtemps un écran, mais là ce n’est pas pareil, mes yeux me pique et me brûlent et ils pleurent tout seul. Ce qui j’avoue est très chiant.
-  Je me doute.
-  Bref, en somme, j’ai horreur de la lumière, je pourrais vivre la nuit sa m’arrangerais bien. Au fait, à combien de temps sommes nous de la discothèque ?
-  Cinq minutes à peu près.
-  Vous pourrez me dire quand il sera dix neuf heure moins vingt cinq s’il vous plait ? Si je ne part pas avant.
-  Bien sur.
-  Je dois rejoindre Jesse. Sa voiture est toujours là-bas ?
-  Oui.
-  Ah ba non je suis bête !
-  Pourquoi ?
-  C’est que j’allais vous demander de me ramener  pour que je puisse la ramener, mais je n’ai pas le permis. Tan pi, je prendrais un taxi et elle ira la chercher plus tard.
-  Puis-je vous proposer de vous ramener ?
-  Non merci. Vous avez déjà beaucoup fait, je ne vais pas en plus vous laisser bouffer de l’essence pour rien. Je ne voudrais pas non plus abuser.
-  C’est avec plaisir.
-  Non, vraiment…
-  J’insiste !
-  Je verrais l’heure venue. 
     Et l’heure arriva sans même que je ne m’en aperçoive. 
-  Il est l’heure.
-  Déjà ? Heu… Est-ce que votre proposition tiendrait toujours ?
-  Evidemment.